Au XVIe siècle Venise s’est définitivement détachée de l’influence byzantine ; son empire colonial cède pièce après pièce devant l’avance ottomane devenue irrésistible après la prise de Constantinople en 1453. Elle est devenue une puissance de terre ferme et rentre dans le monde italien par des possessions qui englobent Padoue, Vérone, Brescia et bordent le Milanais. La ville est voluptueuse et riche, cosmopolite et habile à utiliser sa parure. Les contemporains admirent l’éclat de ses cérémonies civiles transformées en parades nautiques et la solennité des fêtes religieuses. Venise développe un humanisme qui s’assouplit en un sens différent de l’intellectualisme florentin et de la pompe romaine. Les officines d’imprimerie comme celle d’Alde Manuce se spécialisent dans les textes grecs ; la science et la poésie byzantine trouvent un terrain exceptionnellement favorable. Si l’orientation savante de Venise reste très forte (les traités de mathématiques appliquées de Luca Paccioli sont publiés à Venise en 1509 ; De Divina proportione), on y trouve aussi une littérature plus facile, mieux adaptée aux moeurs seigneuriales, dont le représentant le plus connu est l’Arétin, auteur de dialogues licencieux (1532), de pièces de théâtre et de receuils de dévotion, célèbre dans toute l’Italie par sa vaste correspondance, brillant critique et ami de Titien.
Dans les dix premières années du siècles s’accomplit, en peinture, la révolution luministe. Cette réforme décisive de la peinture tonale, qu’avait adopté Bellini, sera amplifiée par Titien de manière à gagner tous les genres, à répondre à tous les besoins. La peinture s’allume alors d’un éclat spécifique qui satisfait la sensibilité changeante et la culture humaniste des Vénitiens.
Pour en savoir plus sur le sujet, on peut utilement consulter les sites suivants :
http://www.latribunedelart.com/splendeur-de-venise-1500-1600-article00849.html
L’article Splendeur de Venise 1500-1600 publié par la Tribune de l’Art nous éclaire sur le contexte économique et artistique et sur la Venise de l’époque. L’article est illustré. Son auteur, Didier Rykner, est le fondateur de la revue en ligne la Tribune de l’Art
http://mini-site.louvre.fr/venise/fr/index3.html
Site du Louvre consacré à l’exposition de 2009-2010 Titien, Tintoret, Véronèse : Rivalités à Venise . Il donne, au travers de la vision de trois peintres célèbres de l’époque une approche de la vie artistique et culturelle de la Venise du XVIème siècle.
http://www.veneziacinquecento.it/
Ce site en italien est consacré à l’histoire de l’art et à la culture de Venise au Cinquecento. Le site offre une possibilité d’abonnement à une newsletter.
http://www.metmuseum.org/toah/hd/veve/hd_veve.htm
Le site réalisé par le Metropolitan Museum of Art dans la section Heilbrunn Timeline of Art History propose un article intitulé Sixteenth Century Painting in Venice and the Veneto rédigé par Andrea Bayer (un des responsables du département des peintures européennes du MMA) sur les peintres vénitiens du XVIème et plus particulièrement sur Titien. Le site offre de nombreux articles sur la peinture italienne et une importante galerie de photos. Il permet un approfondissement de la connaisance sur la période et son contexte artistique (pas nécessairement lié au thème de l’Assomption).
L’article numérisé par Persée, Capitalisme marchand et classe marchande à Venise au temps de la Renaissance est écrit par Jean Claude Hocquet, spécialiste de la Venise médiévale. Il donne un aperçu du contexte économique et social dans lequel les artistes du XVIème siècle ont produit leurs oeuvres et permet ainsi de se familiariser avec l’esprit de l’époque.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1983_num_38_5_411007
L’article numérisé sur Persée, Florence et Venise : les rituels publics à l’époque de la Renaissance est écrit par Christiane Klapisch-Zuber, directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il nous éclaire sur le contexte politique, sur la notion de conscience civique et sur les rituels, par exemple en lien avec le calendrier liturgique. En comparant Florence et Venise, il permet de mieux percevoir la particularité de Venise et donc de sa production artistique.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1960_num_15_6_420682
L’article numérisé par Persée, intitulé De Giorgione au Titien : l’artiste, le public et la commercialisation de l’œuvre d’art est écrit par Galienne Francastel, docteur ès Lettres et professeur honaraire à l’Ecole hautes études en sciences sociales. Le texte explique le contexte culturel et économique de l’art à Venise au XVIème siècle. Sont plus particulièrement traités le marché de l’art, la figure de l’artiste et du public tout en permettant d’appréhender l’importance de la figure tutélaire de Titien dans la Venise du XVIème siècle.